31.5.06

temps

le temps n'est pas aussi aimable qu'au japon. il va vite et je ne le vois pas. pourtant les heures de décalage ne veulent pas dire que le jour nippon est plus long de 7 unités.
l'ascenseur de la vieille charité. il est décoré de quelques grafitti(s) sans ampleur, car il attire une foule réduite. sa lenteur me laisse le loisir de me demander s'il va plus vite en montant ou en descendant. j'ai pris l'habitude de cet habitacle alors que ma jambe m'empêchait descente autant que montée. j'y entre encore parfois quand je sors par le bout lointain du laboratoire (car le couloir a deux portes). hier sans y penser j'y suis entrée et somnolait légèrement tandis qu'il effectuait son pachydermique trajet. finalement la porte s'est ouverte au rez-de-chaussée sur un mur. je commandais alors une ouverture au premier étage qui finit aussi sur un mur. je commençais à me demander si le décalage serait permanent à compter de cet instant, et si j'allais devoir tester la sonnette d'appel en qui ma confiance était bien limitée. je remontais au troisème pleine de curiosité. il m'a redéposée au lieu de mon départ. je suis sortie.
c'est un ascenseur plein d'humour que voilà.

30.5.06

changement d'humeur

il ne faut pas si longtemps pour redevenir marseillaise. ce qui dans le contexte se traduit par s'engrener avec tous ceux qui passent sur mon chemin sans se pousser assez vite. ce matin, noailles débordait de saleté, de palettes en cours de démantibulation, de corps humains debout et mouvants avançant visiblement avec but mais contrevenant à mon propre parcours. un type et sa palette envoie sans crier gare le plastique qu'il vient de couper vers l'arrière, c'est-à-dire la partie qui surplombe mon buste et que je protège vivement d'une main rageuse. je dis merci vous êtes très aimable en sortant mon regard de mitraillette. il s'excuse à la parisienne en postillonnant avec agressivité je suis désolé je l'ai pas fait exprès. je continue la noirceur du contact visuel et le grincement de voix en répetant merci vous assurez vachement vous. je continue en évitant les flaques.
c'est l'humeur et la vitesse d'énervement qui a changé, je le perçois au quotidien, quand j'engueule au second degré mon banquier postal qui m'oublie pendant plusieurs semaines, quand je me m'agace à regarder un type qui pisse sur une camionette plutôt que sur les arbres à côté, quand je me demande si je dois rayer avec ma clef les voitures posées délicatement devant ma porte d'entrée.
mais ici on peut passer des heures face à la sainte baume à ceuillir les cerises noires et sucrées d'un arbre qui ploie sous la pesanteur. il existe des lieux paisibles et protégés si l'on sait les trouver.