19.7.06

il fait moins chaud

il fait deux degré de moins, et le vent souffle, mais la canicule est toujours déclarée orange. le soleil quant à lui est jaune.
à midi, l'ombre se trouve à flanc d'immeuble. les raseurs se toisent à quelques mètres de distance pour savoir qui, lors du croisement, s'écartera de la douceur protectrice du mur pour laisser passer celui qui fait face. dans le petit train, américains obèses et allemandes aux cuisses rougies d'un soleil qui peut monter très haut sans trouver de tissu, prennent des photos surexposées qu'ils retoucheront sous photoshop avant de les mettre sur leur blog.
les enfants plongent dans le vieux port au mépris des tâches d'huile et des bouteilles de plastique. le bateau pousse son cri de pachyderme pour annoncer son départ vers la corse ou l'algérie. le flappement des ventilateurs ne rafraichissent pas la pièce car toute circulation est à température ambiante. les ordinateurs clignent des yeux et déclarent parfois forfait. on met des glaçons dans le vin.
et tout est ralenti.

17.7.06

se baigner dans la bouillabaise

parce qu'elle est tiède
salée
pleine de poissons
on peut se dire que la mer
est une soupe très spéciale où flottent les humains.

sur ses bords, troupeau amassés conservant leur part de rochers
les descendant des babouins exhibent leurs fesses en maillot
qui ainsi ne rougissent pas.

les bus sans air conditionné ensardinent momentannément des vacanciers
huilés de protection solaire

mais la promiscuité est joyeuse
comme si c'était les vacances

on cède les places assises aux vieux

13.7.06

classique

habituel en ete caniculaire. la gorge envahit des espaces normalement reserves aux oreilles tandis que les yeux cognent sauvagement contre les arcades sourcilieres. on ne dans plus au son des travaux, enfoncée dans des couettes sans douceur, humides d'une sueur intraitable. lecture pique les globes. deglution porte les larmes aux yeux. rougeur et gonflement, lenteur et tiraillement.
mon ordinateur aussi pleure dans la chaleur, chauffe et ventile avec desespoir. est-ce un temps pour les humains ? les machines de construction n'ont pas perdu de leur puissance et creusent des tranchées sans fraicheur. tout tourne.

11.7.06

partir en vacances

tout le monde prend son baluchon, sa voiture klaxonnante, son chariot à roulettes, et se masse dans les rues proches du port. le soleil se montre toujours sans complexe et encanicule la tete des pauvres piétons égarés. je m'amuse encore entre banque et administrations, comme si revenir et s'installer prenait des mois. la rue est contente du match de foot perdu, car consciente que son president sans vergogne aurait profiter du tintouin pour faire croire à la bonne santé du pays. il n'y est pas, en bonne santé, et même vacances et monopoles télévisuels n'y changeront rien.
j'ai vu la campagne et une vieille dame de bientôt 100 ans, de celles qui avaient tant de mal à avoir un livre en ces temps reculés où les enfants étaient plus légitimes aux champs que sur un banc d'école. maintenant les enfants n'ont plus le droit de courir dans les champs, mais ronronnent dans des classes chauffees ou des centres aérés en cours fermées. la dame sus-nommée ne sait pas qu'elle aura cet âge car on lui cache : elle pense que le siècle est trop long pour un humain, qui se doit de mourir avant. ne souhaitant précipiter, on ne lui parle pas de réalité.
ici, le festival du documentaire a été raté en grande partie pour cause de voyage en campagne, c'est bien dommageable, car comme toujours c'est par l'accumulation qu'une perle occasionnelle se laisse percevoir. j'ai profité du film d'un ami de ma petite enfance, en compétition, gaël lépingle, et son questionnement sur Action Directe. il y a de quoi.

4.7.06

tout est gai

nous l'avons vu à la télévision : tout le monde va bien. l'enthousiasme candide et débordant emplit les rues et vide les poubelles. car à marseille nous brûlons les poubelles avant de les manger. la civilisation marche. le football ne pose pas de problèmes sociaux.
ici les gabians exhibent leur bec rouge, comme trempé dans le sang encore chaud des cadavres de rats. le soleil s'interstice entre les volets pour chauffer une atmosphère que le ventilateur plein d'entrain mélange allégrement sans que la fraîcheur s'installe vraiment.
je me penche sur mon ancien blog, il n'est pas si nul et drôle suffisamment.
et comme le monde est gai et simple, tout va dans le même sens : que du bonheur. pourquoi pleurer ?