27.10.06

au jardin des delices

on pourrait dire que tout est bonheur et harmonie, enchaînement naturel et flots coulants dans le sens attendu, du haut vers le bas, de la montagne vers la mer, du passé vers le présent et sûrement plus loin.
par exemple on appelle les impôts et le service automatique si banal de sélection de touches ne marche pas, et il faut se deplacer si on souhaite communiquer avec cette administration centrale de l'Etat français. par exemple, un pigeon tremble, proche de la mort, incapable de voler. par exemple, les enfants bougent. par exemple, grand corps malade nous raconta des inepties vagues et laides d'une voix sans flow, et la tristesse robuste du manque de circonspection de nous envahir par boufées. par exemple l'escalator descendant du métro du cour julien, celui-là même qui refusait tout service depuis plusieurs semaines, marchait ce matin. par exemple, le vent et le soleil se disputent une fin d'été à l'automnalité discutable.
mais malgré tous les délices et les contentements, malgré les erreurs que le monde commet et qui font partie de lui, bien que tout soit indiscutablement un hasard sans dieu, la nostalgie continue une oeuvre qui ronge. il ne faut pas partir, tout comme il ne faut pas revenir, ni regretter, ni se pencher, car demain et hier se mêlent trop confusément pour savoir lequel est le plus beau, le plus complet. car il manque beaucoup aux délices pour être accomplissement de l'âme.

16.10.06

une odeur de haribo

ce matin pour nous sortir de la morosité ambiante qui augmente à mesure que s* a des chances de représenter notre pays dans un futur proche, c'était plus précisément une odeur de dragibus qui envahissait les rues, des allées gambetta à l'alcazar. étrangement, je n'ai pas constaté plus de sourires que d'habitude sur les visages alors que je sentais les muscles de mon visage se contracter dans une moue de béatitude. peut-être qu'en ces temps de ramadan tout le monde a pris ça pour une épreuve supplémentaire, pas forcément agréable.
note : acheter un livre de promenades autour de marseille. il faut sortir et marcher et respirer l'air un peu moins pollué de la campagne.

13.10.06

la pleureuse

il est vrai que les larmes me coulent trop facilement, d'aucuns m'accusent même d'une sensiberie déplacée pour mon âge, parfaitement inadaptée à la réalité d'un monde dont la cruauté n'est plus à montrer. néanmoins, j'ai vidé mes glandes lacrymales en quantité ce matin après avoir vu derrière une vitrine, sur le boulevard longchamp, dans un de ces magasins pour animaux où l'humanité exprime une fois de plus la puanteur de son rapport au monde, un chinchilla. il faut rappeler que des acheteurs, avant même les vendeurs, forment la part active de cet immonde trafic d'animaux hors contexte. or donc, mon chinchilla avait l'oeil éteint d'un dépressif gorgé de prozac, ce qu'il était certainement. ses yeux, proches de la vitrine, à moitié fermés, étaient orientés vaguement vers le boulevard de la libération, et mes efforts pour les faire bouger, grâce à une agitation un peu naïve des mains, furent vains. il était vide. une peluche vivante qui n'attend certainement plus rien et se demande ce qu'elle fait en un lieu si incompréhensible.
si même moi qui suis censée ne pas être innocente - adulte, humaine, consciente - ai du mal à saisir l'intérêt de l'existence sur terre de cette rue grise aux voitures omniprésentes, je vois mal pourquoi ce mammifère dont les doigts non opposables ne construirait pas la moindre cage pourrait se repérer dans ce fatras.
aussi ai-je pleurer. de rage. et comme toute personne saine d'esprit j'observais mes contemporains en pariant qu'aucun d'entre eux n'avait réellement une âme et que depuis bien longtemps, les zombies avaient établis campement dans tous les recoins de notre environnement.
sinon, le soir c'était fête japonaise, c'était plus sympa.

10.10.06

comprenne qui pourra

que c'est mon japon qui est parti en fumée, qui s'est enfui au loin, jamais ne reviendra avant des années. que toujours trop attachée aux signes je les vois disparaitre et crains l'oubli.
plutôt s'intéresser aux votes et aux gouvernants, ces menteurs qui nous exploitent et nous volent, mais au final, comme dans les plus sombres époques d'une déprime sans nom, rien ne m'éveille plus.
s'attacher est une erreur, mais comment ne pas la commettre, quand on vit au milieu de la merde dans une ville sans présent ?

vivre en fête à marseille

il faut se plier au destin, surtout quand il n'est pas si lourd que ça mais juste pique le pied des innocents comme une épine pleine de boue qui infecterait l'âme. en gros, on m'a volé pillow, mon powerbook G4 à clavier japonais, rare exemplaire sur marseille, qui a pris son envol par une belle soirée d'octobre tandis que des merdeux décidaient de le voler pour revente à 50 euros de ce qui me coûte presque un mois de salaire.
ils comprennent un peu le monde, ceux qui font ça ? ou leurs yeux sont déjà pleins de cette boue qui recouvre l'épine, et jamais ils n'ont de perception des fissures qu'ils créent dans les plaisirs des autres ?
je les hais. ça m'arrive rarement.

5.10.06

le passage de lorette

il y a rénovation dans l'édifice le plus marquant des portes du panier. le linge a été retiré des fenêtres et l'on suppose la désaffection des populations sans papier qui se réfugiaient là dans l'insalubrité la plus pure. les portes du haut du passage s'ouvraient sur une infernale noirceur dont jamais je n'ai eu la curiosité de percer les secrets. maintenant, un beau musclé roumain aux yeux bleus et à l'accent arrondi monte des briques rouges vers les cieux, tandis que des gravats et déchets divers dégoulinent des fenêtres ouvertes. poussière et bruit. promesse de beauté fonctionnelle. une constante.

4.10.06

la culture en fête

me promenant dans une librairie, lieu de tous les possibles, où j'aime à me promener pour alourdir mon sac, plier mon dos et flétrir mes yeux sous des lampes trop pales, j'apprends incidemment deux choses.
déjà, kurt vonnegut, un de mes auteurs phare d'une adolescence pléonasmement révoltée, a écrit un nouveau livre. si je comprend la quatrième de couverture, c'est pour dire son désaccord profond face à la politique de son pays, les états-unis. il appelle ça "un homme sans patrie", ce qui n'est pas pour rigoler, et je rajouterais : mais qui peut encore considérer qu'il a une patrie en ces temps troublés où les hommes politiques désignés non élus (je pense à notre prime minister, à prononcer à l'anglaise c'est plus joli) nous prenne de haut et pour des cons.
c'est à dire en ces temps où l'activité démocratique la plus active sur terre se situe en iran, où les discussions vont bon train pour que les femmes reprennent des droits (cf courrier international, la source de tous les fleuves logorrhiques qui émane de ma bouche trop souvent ouverte). l'homme de cromagnon se retourne dans ses tombes (notre ancêtre qui était pacifique et s'est fait later la tête par le petit néanderthal excité et belliqueux).
or donc, deuxième découverte comme promis : je découvre que le cinéma le miroir, cinématèque des musées de marseille, est mort. je le voyais endormi, jamais ouvert et sans programme affiché. il a en fait deux trous rouges au côté droit, et c'est la direction des musées de marseille qui en a décidé ainsi. car il est évident que des salles de cinéma, il y en a trop, surtout art et essais, dans cette belle ville ça dégouline tellement qu'on ne sait plus où donner de la tête. dieu merci, le polygone etoile montre encore des videos atypiques tout le temps. une association active, une.

je sais, c'est un post pas content. je regarde trop les informations à la télévision, et je pleure. ceci est juste un mouchoir sale.