28.6.07

c'est un jour...

c'est un jour à se promener à kurodani, temple de la secte de la terre sacrée qui surplombe kyoto sur son flanc est. c'est celui où je me promenais, je regardais les tortues jouer, je m'asseyait au petit matin pour écouter les moines chanter. là où le cimetière s'élève dans la montagne, le vent souffle toujours, bouddha a un fil qui lui sort des mains et en tenant le marteau, on est directement connecté à lui. je connaissais bien les bouddha de certaines tombes, des imposants bouddha assis très clame, ou d'autre debout avec les doigts dans diverses positions. c'est là qu'un bouddha a des cheveux crépus (d'après les dires, je ne l'ai jamais trouvé). c'est aussi là qu'on trouve le tout petit jardin qui réussit à paraître grand grâce à ces perspectives perverses de jardinier japonais et qui se gonfle de rougeurs automnales à en exploser, laissant passer un toc de bambou promeneur emplit d'eau.
c'est un jour de migraine nostalgique du pays où il fait bon vieillir.

25.6.07

l'homme de la rue

L'homme de la rue a les cheveux qui se raréfient sur le dessus du crâne, une barbe de trois jours blond-roux, la peau couverte d'un hâle léger, lui aussi vaguement roux, quelques rides mais sans exagération. Il dit parler cinq langues, le bulgare, le gitan, le mongol, un peu d'italien, le français. Il se dit mongol, un peuple dont les représentants sont rares en France. Comme son français est parfait, très précis et sans accent, je m'étonne et il ajoute une mère française à ses origines. L'homme de la rue vit à marseille, qui n'est pas sympathique ni facile, mais moins dangereuse que paris, ville de bandes où il ne fait pas bon être seul. Il faut rapidement s'y caser, s'y débrouiller, dit-il avec un geste serpentin de la main. L'homme de la rue a vu partir, sans comprendre, il y a quelques jours la jeune femme qui l'accompagnait, mais il ne semble pas très affecté par ce fait. Côté solitude, il est veuf depuis trois ans et ses enfants sont placés en maison d'accueil. Ils vont très bien, polis et propres, mais il ne les voit que quelques heures tous les mois. C'est le contrôle judiciaire qui garantit que la rencontre est limitée dans le temps. Car l'homme de la rue n'a pas l'air d'un rigolo. Il décrit rapidement ses blessures, qui l'empêchent de travailler, blessures, paralysie d'une main et coups de couteaux diversement répartis et montre ses impressionnantes cicatrices enchevétrées aux tatouages. Il dit savoir se battre et avoir un couteau malgré tout sur lui, pour les cas de bagarre à plusieurs où les mains nues ne suiffisent qu'à se faire démonter. Il n'a plus ses papiers, volés la semaine dernière et qu'il doit faire refaire, et a perdu son gros sac il y a peu. La bagarre et l'oubli sont plus faciles la nuit, surtout quand on a bu un coup de trop et que le verbe devient vert. Car la vraie raison de son chômage, dit-il, c'est l'alcoolisme, qui le rend dangereux - pour lui ce qui n'est pas grave à son sens - pour les autres ce qui le gêne plus. C'est difficile de s'arrêter, quand on retourne au plein air dès la cure de désintoxication finie, que la journée se passe sans parler presque et que le soir est vide.
Et l'homme de la rue est dans la rue, tandis que les bus passent et que la chaleur monte, devant les piétons, sa bouteille de rouge posée mais pas cachée derrière son sac et le fond d'une bouteille d'eau découpée à ses pieds, signe qu'il demande de l'argent. Il a un air très serein et posé, calme et poli sans inquiétude, qui le différencie (j'ai trouvé à cet instant) de nombreux autres hommes de la rue qui s'installent devant nos yeux. Sa voix est elle aussi calme et sans émotion malgré ce qu'il raconte et désigne comme des échecs et des incapacités. Mais il semble accepter sans résignation, juste accepter, qu'une traversée de l'Europe aventureuse à quatorze ans se transforme en une situation moins glorieuse quand le temps passe.

18.6.07

témoignage

Alors que je rentrai chez moi ce soir, je fus témoin (à mon immense) étonnement d'un événement prévu depuis longtemps mais dont l'attente avait transformé son objet en mythe.
le tramway circulait à vive allure sur la rue de la République. A l'instar du petit train qui récemment avait failli m'écraser, il ne faisait pas cas des pauvres marseillais fatigués par leur journée de travail et habitués à marcher au milieu de la chaussée qui risquaient de se faire broyer sous ses roues funestes. Il émettait un ding ding énervé, mais son allure était constante et vive.
On ne peut même pas dire qu'il soit laid.
On ne peut pas dire qu'il est trop petit.
On peut tout juste critiquer son parcours, qui double une ligne de métro et ne daigne même pas songer à s'orienter vers l'université la plus mal désservie en transports en commun de france.
on peut également s'interroger sur le passage de la canébière où il semble s'empêtrer comme tout un chacun dans la circulation outrebouchée du carrefour rome-belsunce-canebière.
Mais l'histoire s'écrit aujourd'hui.

quant à savoir ce qui est dommage...

hier soir, je me suis bien amusée. non pas que ma ferveur partisane m'ait conduit dans les pentes sableuses de l'auto-satisfaction, puisque entre l'ebola et la grippe aviaire, en politique, mon coeur n'est pas acquis.
mais j'ai ri.
surtout de la mauvaise foi.
tous les "unionistes majorité p" qui sont passés à la télé ont accusé les socialistes d'avoir fait de la désinformation en parlant de la vague bleue à tout vent, poussant les surfeurs trop sûrs d'eux à ne pas se rendre aux urnes, tandis que les rosiers se précipitaient pour sauver les meubles.
mais qui tient les médias à l'heure actuelle et a fait croire que tout était acquis ? qui manipule les informations et les reportages, pose sur les forums ses petits pions prêts à expliquer les projets en les rendant attractifs et sympathiques (quitte à dire des ânneries du type "et si le coût de la main d'oeuvre baisse, les prix baissent", oubliant que personne n'a vu de bien longtemps les industriels indexer les prix sur les coûts) ? je pense que ceux qui ont une place dans les médias écoutés sont ceux qui ont le pouvoir et font peur à tout le monde.
et avoir le pouvoir et faire peur à tout le monde, on peut pas dire que ce soit la gauche en ce moment.
donc, hier, on a vu des mesquins malheureux accuser les autres d'une communication complètement plantée.
d'autres accusent les socialiste de ne pas avoir présenté de projet. c'est bien, mais est-ce le rôle des législatives, où j'élis mon député très local, que de proposer un projet national ? je doute je doute.
donc hier j'ai ri.
et finalement je me suis sentie moins seule que depuis quelques semaines, où j'avais l'impression que tout allait vers un enterrement sans pompe de notre présent.
pour le futur, on verra bien...

12.6.07

juliette bleue

je tiens à préciser que le nom de juliette bleue n'a rien à voir avec un parti politique au discours visqueux qui s'excite dans le giron de la bête assoupie.
d'ailleurs, je continuerai à défendre cettre belle couleur qui n'y est pour rien.