12.12.06

passionnante

en fait, je n'écris plus car ma vie ne me semble pas passionnante. du moins, si passion il y a elle est délicate à transmettre en mots.
par exemple, j'ai du mal à monter les escaliers à cause d'un léger déséquilibre vers l'avant, je mange un goûter gargantuesque régulièrement, je ne dors plus, j'ai occasionnellement mal à la tête, je pleure pour un rien.
par exemple, la semaine dernière, je suis passée pour la dernière fois devant un type que je connais pour le voir souvent. c'est un clochard jeune qui fait l'entrée du centre bourse côté hotel mercure. il est là tout le temps, il a une açon d'interpeller qui m'agace un peu. je ne m'arrête jamais. et puis l'autre jour, j'ai tourné la tête en passant, après n'avoir pas répondu à l'appel. et j l'ai vu baissant la tête d'un air totalement découragé, plus que triste. Je me suis sentie, à ce moment-là, parfaitement merdeuse. comme si ça me coûtait beaucoup de m'arrêter filer deux sous à un type pour lui reconnaître le droit d'exister dans mon univers. la situation m'a confite pour la soirée, où je me sentais vraiment un monstre froid et violent tout droit issu du capitalisme sauvage, oubliant mes racines humaines. et puis bien sûr, quand je suis repassée par là, je n'ai pas pu me racheter puisque le type avait disparu.
je pourrais aussi vous parler des bonnes patates aux oignons que j'ai faites cuire dans la graisse de canard avant de leur casser un oeuf sur la tête. c'est simple mais bon bien sûr.
mais je n'ai plus le temps car je vais faire de l'aquagym - exercice pour grosse où la baleine que je suis devenue se sent dans son élément, enfin quelques minutes par jour.

24.11.06

la neige !!

tout le monde prétend qu'il n'y a plus de saison, qu'on ne peut plus rien prévoir, que tout est déréglé. ma mère dit ainsi que les vieux de chateauneuf affirment que les hiver des années 30 ou 40 étaient bien plus rigoureux, la loire étant gelée régulièrement. d'autre prétendent que chaque année l'hiver arrive plus tard et qu'il est plus froid à marseille ; voire que les variations quotidiennes que nous subissons (vent puis plus vent puis vent) sont anormales en cette saison. ils vont jusqu'à nous dire que des glaces que je n'ai jamais vues dans des régions où je ne mettrai jamais les pieds sont en train de fondre et de préparer une aires glaciaire.
ces alarmistes qui geignent alors que le monde va si bien m'épuisent. par exemple, ce matin face à ma rue, sur la canebière, j'ai pu apprécié une vraie scène d'hiver : des sapins sous la neige. si l'on ne touche pas au bonheur quand, noel approchant, les sapins de noel sont blancs, je ne vois pas ce qui pourrait nous satisfaire, nous simples humains.

17.11.06

quotidien en quartier nord

j'ai les oreilles qui trainent de nouveau dans les bars, un grand plaisir quand les voisins sont locaces. je découvre en passant qu'un lycée professionnel a subi avant-hier son troisième cambriolage depuis le début d'année, ce qui s'est traduit par de très nombreuses destructions (pour 15000 euros d'ordinateurs cassés et de laboratoire éclaté en morceaux), sans disparition d'objets. celui que j'écoutais parler était content car les copies détruites dans la salle des profs n'avaient pas encore été corrigées (pas de perte de temps sèche). les policiers ont dit, au vu des empreintes très visibles, qu'il s'agissait d'enfants dans les dix ans.
on a aussi des anecdotes de cassage de gueule de petits "journalistes" (le megazine, feuille de chou à lire aux chiottes selon leur rédaction en chef, que l'on trouve exclusivement aux alentours de la plaine). une remarque sur une personne et on tombe d'un tabouret suite à une baffe, pour prendre un coup de casque sur la tête de la part du copain. si les répercussions sont telles à cette échelle, on ne s'étonne plus que ceux qui publient dans le figaro reçoivent des menaces de mort.
en ce moment, il faut juste être fasciné et se demander si la civilité va survivre aux dix prochaines années.

sinon, côté personnel, j'ai attendu mon mec au bar pendant qu'il allait à la réunion de la sage-femme et qu'il allait faire les courses. c'est sympa. il s'est même fait interpellé dans la rue par un pote qui lui a rappelé le bon temps du célibat où l'on n'a pas besoin de faire des courses.

la fnac m'informe par voix automatique féminine que j'ai reçu ma commande 6672 slash 567 slash 85 concernant la référence 578G tiret 758 tiret 9320 qui peut être récupéré au guichet 6250 de la fnac.
j'ai aussi tenté d'appeler mon centre d'impots qui me propose d'appuyer sur les chiffres pour faire mon choix. bien sûr aucun ne répondait et le message tournait en boucle. cela n'a que peu d'importance car le service des impots est une institution mineure de la république française.
si j'étais candidate à la présidence de la république, je décréterais que l'informatique doit devenir encore plus importante dans la vie quotidienne. pour rigoler.

16.11.06

"le débat interne au parti socialiste"

je suis obligée de m'étouffer de rire devant certains assertions journalistiques. me parler tous les jours pendant une heure des discussions du ps autour de leurs candidats crapuleux (par définition tout Homme politique (je mets une majuscule pour éviter l'ajout homme "ou femme", mais finalement je me retrouve à écrire des lignes inutiles pour justifier cette petite subtilité) contemporain est un être bas et sans moralité, attiré par le simple désir de pouvoir, sans un regard condescendant même pour les hautes oeuvres du gouvernement auquel il devrait s'attacher), pour ensuite qualitifer leurs blablas de débat interne, ça me fait forcément réagir. même en postulant le plus grand déintérêt pour leurs activités égotistes, je suis obligée de voir la femme du lot se plaindre du machisme des autres et d'entendre des journalistes commenter sur ces verts propos insignifiants. je ne comprends pas bien quel stratège en communication a pu proposer que de telles arènes sans intérêt représente une frange politique qui prétend encore à un attachement à des valeurs de gauche, où par exemple un intouchable avec du sang sur les mains prétendent être adéquat pour mener des campagnes "contre" tous les autres.
et pourtant, tous autant que nous sommes, même désésperés par leurs mensonges déguisés en sourires, nous devrons un jour voter et décider pour l'un ou l'autre. il s'agit de la démocratie, elle se joue de nous, riant sous cape en attendant le jour où nous la mériterons enfin.

"le débat interne au parti socialiste"

je suis obligée de m'étouffer de rire devant certains assertions journalistiques. me parler tous les jours pendant une heure des discussions du ps autour de leurs candidats crapuleux (par définition tout Homme politique (je mets une majuscule pour éviter l'ajout homme "ou femme", mais finalement je me retrouve à écrire des lignes inutiles pour justifier cette petite subtilité) contemporain est un être bas et sans moralité, attiré par le simple désir de pouvoir, sans un regard condescendant même pour les hautes oeuvres du gouvernement auquel il devrait s'attacher), pour ensuite qualitifer leurs blablas de débat interne, ça me fait forcément réagir. même en postulant le plus grand déintérêt pour leurs activités égotistes, je suis obligée de voir la femme du lot se plaindre du machisme des autres et d'entendre des journalistes commenter sur ces verts propos insignifiants. je ne comprends pas bien quel stratège en communication a pu proposer que de telles arènes sans intérêt représente une frange politique qui prétend encore à un attachement à des valeurs de gauche, où par exemple un intouchable avec du sang sur les mains prétendent être adéquat pour mener des campagnes "contre" tous les autres.
et pourtant, tous autant que nous sommes, même désésperés par leurs mensonges déguisés en sourires, nous devrons un jour voter et décider pour l'un ou l'autre. il s'agit de la démocratie, elle se joue de nous, riant sous cape en attendant le jour où nous la mériterons enfin.

14.11.06

au paradis des parturientes

une petite visite dans un hopital français vous rappelle que l'incompréhension est un phénomène universel. je parle ici de mon incompréhension face au monde, qui reste le même ici ou là-bas. et pourquoi ? parce que tout le monde vit dans un univers où il sait ce qui va se passer, ce qui doit arriver après, et ne se rend même plus compte que les pauvres mortels qui l'entourent n'ont pas l'aisance de mouvement et d'anticipation du visionnaire, englués qu'ils sont dans le décryptage des signes et l'assimilation lente d'une normalité issue d'un univers parallèle.
nous sommes donc un tas de grosses dans une salle d'attente. cette salle est celle du couloir de gauche de la maternité sainte monique, en direction des gynécologues, le couloir de droite étant prévu pour l'attente de l'échographie médicale. ici, on parle de médical, car il s'agit de vérifier sans cesse que nous ne sommes pas malades. dans ce but, nous ("nous", fières reproductrices de l'espèce tombant sous la responsabilité de la grande République) faisons pipi dans un bocal tous les mois, et avec une fréquence analogue versons quelques gouttes de sang dans un tube sous vide. souvent aussi nous passons du temps avec du gel sur le ventre, celui qui permet une meilleure circulation des images de l'échographie, celle-ci, "fonctionelle", permettant de mesurer des membres, vérifier la présence de quatre ventricules à un petit coeur, la capacité à faire pipi, et d'autres caractéristiques essentielles d'un monstre issu du paléolithique en voie d'humanisation. depuis le début nous savons que le sacrifice de notre temps passe entre autre par un pesage régulier avec recommandations culpabilisatrices sur notre surcharge pondérale inconsidérée, prise de tension, tatage de lieux et d'espaces que je ne saurais nommer car ma pudeur est mise à l'épreuve.
à ces exercices de style que les médecins dévident avec un sérieux et un désintérêt qui rappelle le manque de passion de l'égorgeur de poulet dans la grande industrie, nous devons bien sûr ajouter des durées d'attente frisant l'insalubre et des rites opaques et inquiétants. bien sûr, nous sommes fragiles et fatiguées, porteuses du futur et à protéger. cela ne nous empêche pas de subir des examens barbares tels que l'ingurgitation de 50 grammes de glucose à jeûn, suite à quoi l'on peut patienter une heure sur une chaise en plastique avant de se faire piquer une fois de plus le creux du coude. au fur et à mesure, on vous ajoute des rendez-vous et rencontres fascinantes - le centre de transfusion sanguine n'étant pas le moindre des affolantes administrations. bien sûr si vous vous approchez d'un hopital, sachez que vous en avez pour quatre heures si le ciel vous est clément. déjà le retard du début d'après-midi est par convention de une heure et quart ; par la suite on observe des disparitions subites et inexpliquées (les secrétaires disparaissent à 5 h, laissant nos masses informes s'avachir de plus en plus dans l'angoiss d'une attente sans fin) de médecin qui part, mollet vif et sans un mot, aider un bébé hésitant à franchir le grand pas. le vide de l'attente n'est comblé que par quelques coups de fil agacés de femelles à qui la faim fait bouilloner l'humeur. finalement, nous repartons pour un examen n ièmement obscur, où tout va bien et personne ne s'en plaint.
cette série d'exercices a très certainement pour but d'augmenter la patience des mères, afin de les préparer à une future vie où l'inexpliqué prendra une place sans commune mesure avec ce qu'elles ont subi depuis leur entrée à la maternelle.

10.11.06

babel

il ne faut pas se promener à toute heure dans marseille, car le degré de présence racaillienne est suffisamment variable pour être souvent insupportable. mais une traversée vers midi moins le quart, par exemple, est l'occasion de voir des dizaines de personnes légèrement affamées, se dirigeant déjà vers un restaurant ou discutant du vin qu'ils vont déguster à midi. parfois il est difficile de comprendre ce qu'il se dit car les africains parlent une langue d'afrique, les maghrébin l'une des versions de l'arabe, les maçons du tramway portugais et on identifie par-ci par-là une langue romaine qui pourrait être le roumain. à quoi sert le français ? à faire communiquer le vieux maghrébin et le vieux d'afrique noir qui déambulent ensemble, chacun affublé d'un accent très personnel. ou encore en bas du passage de lorette, le chinois buriné qui donne un coup d'épaule faussement provocateur à un vieux à la peau mate du sud de l'europe, et qui après avoir tourné autour de son ami comme le capitiane haddock rencontrant son vieux camarade dans le secret de la licorne (ou le trésor de rackham lerouge) finit par lui lancer quelques blagues sur le passé.
tout cela dans une ambiance si détendue de mois de novembre printannier, que le nouveau mobilier urbain qui a été installé pour tester notre vigilance depuis de nombreux mois (trous, trottoirs mouvants, machines outils, barrières) ne provoque même plus d'agacement. à quoi bon avoir des rues sans labyrinthe, puisqu'elles sont l'occasion de se mêler les uns aux autres dans des évitements d'obstacles subtils.

27.10.06

au jardin des delices

on pourrait dire que tout est bonheur et harmonie, enchaînement naturel et flots coulants dans le sens attendu, du haut vers le bas, de la montagne vers la mer, du passé vers le présent et sûrement plus loin.
par exemple on appelle les impôts et le service automatique si banal de sélection de touches ne marche pas, et il faut se deplacer si on souhaite communiquer avec cette administration centrale de l'Etat français. par exemple, un pigeon tremble, proche de la mort, incapable de voler. par exemple, les enfants bougent. par exemple, grand corps malade nous raconta des inepties vagues et laides d'une voix sans flow, et la tristesse robuste du manque de circonspection de nous envahir par boufées. par exemple l'escalator descendant du métro du cour julien, celui-là même qui refusait tout service depuis plusieurs semaines, marchait ce matin. par exemple, le vent et le soleil se disputent une fin d'été à l'automnalité discutable.
mais malgré tous les délices et les contentements, malgré les erreurs que le monde commet et qui font partie de lui, bien que tout soit indiscutablement un hasard sans dieu, la nostalgie continue une oeuvre qui ronge. il ne faut pas partir, tout comme il ne faut pas revenir, ni regretter, ni se pencher, car demain et hier se mêlent trop confusément pour savoir lequel est le plus beau, le plus complet. car il manque beaucoup aux délices pour être accomplissement de l'âme.

16.10.06

une odeur de haribo

ce matin pour nous sortir de la morosité ambiante qui augmente à mesure que s* a des chances de représenter notre pays dans un futur proche, c'était plus précisément une odeur de dragibus qui envahissait les rues, des allées gambetta à l'alcazar. étrangement, je n'ai pas constaté plus de sourires que d'habitude sur les visages alors que je sentais les muscles de mon visage se contracter dans une moue de béatitude. peut-être qu'en ces temps de ramadan tout le monde a pris ça pour une épreuve supplémentaire, pas forcément agréable.
note : acheter un livre de promenades autour de marseille. il faut sortir et marcher et respirer l'air un peu moins pollué de la campagne.

13.10.06

la pleureuse

il est vrai que les larmes me coulent trop facilement, d'aucuns m'accusent même d'une sensiberie déplacée pour mon âge, parfaitement inadaptée à la réalité d'un monde dont la cruauté n'est plus à montrer. néanmoins, j'ai vidé mes glandes lacrymales en quantité ce matin après avoir vu derrière une vitrine, sur le boulevard longchamp, dans un de ces magasins pour animaux où l'humanité exprime une fois de plus la puanteur de son rapport au monde, un chinchilla. il faut rappeler que des acheteurs, avant même les vendeurs, forment la part active de cet immonde trafic d'animaux hors contexte. or donc, mon chinchilla avait l'oeil éteint d'un dépressif gorgé de prozac, ce qu'il était certainement. ses yeux, proches de la vitrine, à moitié fermés, étaient orientés vaguement vers le boulevard de la libération, et mes efforts pour les faire bouger, grâce à une agitation un peu naïve des mains, furent vains. il était vide. une peluche vivante qui n'attend certainement plus rien et se demande ce qu'elle fait en un lieu si incompréhensible.
si même moi qui suis censée ne pas être innocente - adulte, humaine, consciente - ai du mal à saisir l'intérêt de l'existence sur terre de cette rue grise aux voitures omniprésentes, je vois mal pourquoi ce mammifère dont les doigts non opposables ne construirait pas la moindre cage pourrait se repérer dans ce fatras.
aussi ai-je pleurer. de rage. et comme toute personne saine d'esprit j'observais mes contemporains en pariant qu'aucun d'entre eux n'avait réellement une âme et que depuis bien longtemps, les zombies avaient établis campement dans tous les recoins de notre environnement.
sinon, le soir c'était fête japonaise, c'était plus sympa.

10.10.06

comprenne qui pourra

que c'est mon japon qui est parti en fumée, qui s'est enfui au loin, jamais ne reviendra avant des années. que toujours trop attachée aux signes je les vois disparaitre et crains l'oubli.
plutôt s'intéresser aux votes et aux gouvernants, ces menteurs qui nous exploitent et nous volent, mais au final, comme dans les plus sombres époques d'une déprime sans nom, rien ne m'éveille plus.
s'attacher est une erreur, mais comment ne pas la commettre, quand on vit au milieu de la merde dans une ville sans présent ?

vivre en fête à marseille

il faut se plier au destin, surtout quand il n'est pas si lourd que ça mais juste pique le pied des innocents comme une épine pleine de boue qui infecterait l'âme. en gros, on m'a volé pillow, mon powerbook G4 à clavier japonais, rare exemplaire sur marseille, qui a pris son envol par une belle soirée d'octobre tandis que des merdeux décidaient de le voler pour revente à 50 euros de ce qui me coûte presque un mois de salaire.
ils comprennent un peu le monde, ceux qui font ça ? ou leurs yeux sont déjà pleins de cette boue qui recouvre l'épine, et jamais ils n'ont de perception des fissures qu'ils créent dans les plaisirs des autres ?
je les hais. ça m'arrive rarement.

5.10.06

le passage de lorette

il y a rénovation dans l'édifice le plus marquant des portes du panier. le linge a été retiré des fenêtres et l'on suppose la désaffection des populations sans papier qui se réfugiaient là dans l'insalubrité la plus pure. les portes du haut du passage s'ouvraient sur une infernale noirceur dont jamais je n'ai eu la curiosité de percer les secrets. maintenant, un beau musclé roumain aux yeux bleus et à l'accent arrondi monte des briques rouges vers les cieux, tandis que des gravats et déchets divers dégoulinent des fenêtres ouvertes. poussière et bruit. promesse de beauté fonctionnelle. une constante.

4.10.06

la culture en fête

me promenant dans une librairie, lieu de tous les possibles, où j'aime à me promener pour alourdir mon sac, plier mon dos et flétrir mes yeux sous des lampes trop pales, j'apprends incidemment deux choses.
déjà, kurt vonnegut, un de mes auteurs phare d'une adolescence pléonasmement révoltée, a écrit un nouveau livre. si je comprend la quatrième de couverture, c'est pour dire son désaccord profond face à la politique de son pays, les états-unis. il appelle ça "un homme sans patrie", ce qui n'est pas pour rigoler, et je rajouterais : mais qui peut encore considérer qu'il a une patrie en ces temps troublés où les hommes politiques désignés non élus (je pense à notre prime minister, à prononcer à l'anglaise c'est plus joli) nous prenne de haut et pour des cons.
c'est à dire en ces temps où l'activité démocratique la plus active sur terre se situe en iran, où les discussions vont bon train pour que les femmes reprennent des droits (cf courrier international, la source de tous les fleuves logorrhiques qui émane de ma bouche trop souvent ouverte). l'homme de cromagnon se retourne dans ses tombes (notre ancêtre qui était pacifique et s'est fait later la tête par le petit néanderthal excité et belliqueux).
or donc, deuxième découverte comme promis : je découvre que le cinéma le miroir, cinématèque des musées de marseille, est mort. je le voyais endormi, jamais ouvert et sans programme affiché. il a en fait deux trous rouges au côté droit, et c'est la direction des musées de marseille qui en a décidé ainsi. car il est évident que des salles de cinéma, il y en a trop, surtout art et essais, dans cette belle ville ça dégouline tellement qu'on ne sait plus où donner de la tête. dieu merci, le polygone etoile montre encore des videos atypiques tout le temps. une association active, une.

je sais, c'est un post pas content. je regarde trop les informations à la télévision, et je pleure. ceci est juste un mouchoir sale.

28.9.06

le silence

je n'écris plus par principe mais sans raison et par fainéantise mais sans inactivité. certainement, des amusements plus intimes me poussent à regarder un nombril qui sort de ses gongs, et ne plus tenter d'universalisation de mes sensations. c'est un peu égoïste, puisque tout un chacun a droit à des pensées.
pourtant marseille ne change guère et offre toujours clochards pouilleux et noirs de crasse dormant au milieu du trottoir, sons de klaxon et de destruction de sols à gogo, policiers qui ne ralentissent pas quand pauvre piéton commence à franchir le passage pour elle conçu, déjà bien engagée mais recule par protection devant le gyrophar éteint fonçant plus vite que la réglementation si sévère de la ville ne l'autorise. puis regarder collègue et problèmes de communication, ignorance et désirs de partage, que faire de plus que tâcher une adaptation quotidienne à un monde dont on sent qu'il n'est pas nécessairement celui qu'on aurait dessiné si, bien au chaud dans le cocon originel on nous avait confié des pastels et un papier waterproof pour s'imaginer une petit maison.
ceux qui connaissent mes compétences en dessin, ici, sourient et pouffent et secouent un popotin joyeux. peut-être finalement est-ce justement dû à mon plan gribouillé, si brouillon que les interprètes m'ont donné en lieu de paradis la ville de marseille la poubelle.

mais hier, j'ai discuté avec pierre livet, homme que je prends pour un humble génie contemporain, et cette rencontre dinatoire m'a revigorée. il existe des gens bien sur terre, autres que mon homme, et cela rassure le bas peuple que je suis.
pour rester rassurée, ne pensons pas à la politique.

18.8.06

la terre est ronde

et en ce moment je suis sur l'autre face....
http://juliettebleue.blogspot.com/

19.7.06

il fait moins chaud

il fait deux degré de moins, et le vent souffle, mais la canicule est toujours déclarée orange. le soleil quant à lui est jaune.
à midi, l'ombre se trouve à flanc d'immeuble. les raseurs se toisent à quelques mètres de distance pour savoir qui, lors du croisement, s'écartera de la douceur protectrice du mur pour laisser passer celui qui fait face. dans le petit train, américains obèses et allemandes aux cuisses rougies d'un soleil qui peut monter très haut sans trouver de tissu, prennent des photos surexposées qu'ils retoucheront sous photoshop avant de les mettre sur leur blog.
les enfants plongent dans le vieux port au mépris des tâches d'huile et des bouteilles de plastique. le bateau pousse son cri de pachyderme pour annoncer son départ vers la corse ou l'algérie. le flappement des ventilateurs ne rafraichissent pas la pièce car toute circulation est à température ambiante. les ordinateurs clignent des yeux et déclarent parfois forfait. on met des glaçons dans le vin.
et tout est ralenti.

17.7.06

se baigner dans la bouillabaise

parce qu'elle est tiède
salée
pleine de poissons
on peut se dire que la mer
est une soupe très spéciale où flottent les humains.

sur ses bords, troupeau amassés conservant leur part de rochers
les descendant des babouins exhibent leurs fesses en maillot
qui ainsi ne rougissent pas.

les bus sans air conditionné ensardinent momentannément des vacanciers
huilés de protection solaire

mais la promiscuité est joyeuse
comme si c'était les vacances

on cède les places assises aux vieux

13.7.06

classique

habituel en ete caniculaire. la gorge envahit des espaces normalement reserves aux oreilles tandis que les yeux cognent sauvagement contre les arcades sourcilieres. on ne dans plus au son des travaux, enfoncée dans des couettes sans douceur, humides d'une sueur intraitable. lecture pique les globes. deglution porte les larmes aux yeux. rougeur et gonflement, lenteur et tiraillement.
mon ordinateur aussi pleure dans la chaleur, chauffe et ventile avec desespoir. est-ce un temps pour les humains ? les machines de construction n'ont pas perdu de leur puissance et creusent des tranchées sans fraicheur. tout tourne.

11.7.06

partir en vacances

tout le monde prend son baluchon, sa voiture klaxonnante, son chariot à roulettes, et se masse dans les rues proches du port. le soleil se montre toujours sans complexe et encanicule la tete des pauvres piétons égarés. je m'amuse encore entre banque et administrations, comme si revenir et s'installer prenait des mois. la rue est contente du match de foot perdu, car consciente que son president sans vergogne aurait profiter du tintouin pour faire croire à la bonne santé du pays. il n'y est pas, en bonne santé, et même vacances et monopoles télévisuels n'y changeront rien.
j'ai vu la campagne et une vieille dame de bientôt 100 ans, de celles qui avaient tant de mal à avoir un livre en ces temps reculés où les enfants étaient plus légitimes aux champs que sur un banc d'école. maintenant les enfants n'ont plus le droit de courir dans les champs, mais ronronnent dans des classes chauffees ou des centres aérés en cours fermées. la dame sus-nommée ne sait pas qu'elle aura cet âge car on lui cache : elle pense que le siècle est trop long pour un humain, qui se doit de mourir avant. ne souhaitant précipiter, on ne lui parle pas de réalité.
ici, le festival du documentaire a été raté en grande partie pour cause de voyage en campagne, c'est bien dommageable, car comme toujours c'est par l'accumulation qu'une perle occasionnelle se laisse percevoir. j'ai profité du film d'un ami de ma petite enfance, en compétition, gaël lépingle, et son questionnement sur Action Directe. il y a de quoi.

4.7.06

tout est gai

nous l'avons vu à la télévision : tout le monde va bien. l'enthousiasme candide et débordant emplit les rues et vide les poubelles. car à marseille nous brûlons les poubelles avant de les manger. la civilisation marche. le football ne pose pas de problèmes sociaux.
ici les gabians exhibent leur bec rouge, comme trempé dans le sang encore chaud des cadavres de rats. le soleil s'interstice entre les volets pour chauffer une atmosphère que le ventilateur plein d'entrain mélange allégrement sans que la fraîcheur s'installe vraiment.
je me penche sur mon ancien blog, il n'est pas si nul et drôle suffisamment.
et comme le monde est gai et simple, tout va dans le même sens : que du bonheur. pourquoi pleurer ?

29.6.06

un grand blond

marchand vers la porte d'aix, je croise un grand blond de mes amis, sa blondinette de fille dans les bras. et de surprise m'écrie que son type ethnique se repère de loin, ici. un fait que l'on ne note qu'en cas de surprise, car on ne pense pas à la différence sans contraste. on remarque juste que les robes fabriquées en chine sont dans le coin à cinq euros et les tee-shirt à 3. en coton 100%. les vieux du marché de la porte d'aix ont été une fois de plus délocalisés, et cet espace qui leur sert de maison de repos en plein air est de plus en plus agréable. sur la rue qui monte à la gare, un trottoir de deux mètres de large les accueille entre une barrière de travaux et les bus qui passent en lachant leurs gaz noirâtres. je passe 30 secondes et suis à deux doigts de suffoquer. je me demande si la fonction sociale de cet amusement vaguement illicite mais fort peu ennuyeux pour le bon peuple est vraiment perçue par une municipalité qui préfère leur envoyer les flics à intervalle régulier plutôt que de leur trouver une place agréable pour buller. que faire de nos vieux immigrés ?
le soleil est brûlant et sa réverbération sur le macadam éblouit à travers les lunettes. malgré la densité de circulation, la ville semble aujourd'hui éteinte, un nuage de torpeur flotte et les sons s'amortissent en s'évaporant. si nous sommes fin juin, nous nous croyons en août. l'eau est bue par hectolitres. la peau rougirait sans crème, ce qui fait rire les petits jeunes gavés de mélanine qui m'indiquent le chemin. la fonte est proche.

27.6.06

la tour eiffel

à paris, le ciel est gris, et l'atmosphère est humide et froide. la tour de fer est toujours droite. les poubelles ne sont pas exhubérantes, débordant leur jus vicié et odorant sur des trottoirs putrides.
la nuit dernière, les anciens grévistes ont commencé à nettoyer. faisant beaucoup de bruit, vers 11h30 de la nuit, raclant le sol de leur pelle et clignotant de leur camion grinçant. mais seule la moitié de la rue sénac a été revivifiée, et les sacs poubelles de la pizzeria toujours empêchent la circulation des piétons. comment les prostituées travaillent-elles dans ces conditions ?

23.6.06

deliquance urbaine

le 22 juin vers 19h30, devant la poste Colbert, deux mesanges attaquent un moineau. elles le poursuivent sur plusieurs mètres, et dès que celui-ci se pose, il est rattrapé, plaqué au sol et picoré sauvagement par ses alter ego agressifs. il s'enfuit vers un arbre mais est rattrapé en plein vol par une troisème mésange venue soutenir ses collègues. de l'arbre, sons de pépiement. il finit par échapper à ses tortionnaires dans un vol frénétique en direction de la faculté d'économie.
la nuit, des chats se battent avant copulation et font tomber des pots de fleurs.
chaque nuit, les gabians enfants appellent leurs mères en pépiant. les mères répondent et viennent les nourrir. pendant toute la nuit, le bon peuple ne peut fermer l'oeil à cause de ces corniaux producteurs de fiente.
et les humains ? des adultes, pendant ce temps, dansent au son de la musique sur la place des pistoles. un humain de 50 centimètres avec un chapeau bleu sur la tête, portés dans des bras de grand-mère, mange son poing en bavant consciencieusement.
les animaux sont des sauvages.

22.6.06

legionnaires en jaune

malmousque est un quartier de marseille très important. c'est l'accès à la mer le plus proche du centre ville (sauf à plonger dans le vieux port comme les adolescents qui ne savent pas ce que pollution diurne veut dire). certaines personnes qualifient ce quartier de "la plaine à la mer", la plaine étant le quartier bobo et street wear dont les représentants vont se mouiller sur la presqu'île dont je parle auourd'hui. sur malmousque, il y a plusieurs espaces de rochers plongeants, et chacun peut choisir la vue sur le frioul, sur le massif des calanques, sur marseilles, voire un encastrement dans l'anse de la fausse monnaie. l'eau n'y est pas plus sale qu'ailleurs dans la ville, c'est-à-dire toujours légèrement douteuse et égouteuse, mais supposons que la méditerranée entière a cette caractéristique et qu'il faut bien se baigner en été.
a malmousque, il y a aussi des légionnaires. ils se reconnaissent à leurs cheveux rasés, leur port de tête décidé, et leur langage qui évoque systématiquement le russe. ils sont en général assez jeunes, mais avec ces corps transformés par des entrainements intensifs qui pourraient avoir 20 comme 40 ans. ils aiment à reluquer les gonzesses depuis leur promontoire, ou à venir plonger virilement au milieu de la mousse des vagues. si ma compréhension est juste, ils viennent se refaire une santé sous notre soleil, dans un centre qui prend un cinquième de la zone habitable du quartier.
on les voit aussi dans le bus, montant dans le mythique 83 à divers niveaux de la corniche. parfois l'un d'entre eux porte un tee-shirt jaune par dessus son torse musclé, qui dit "corsica, île de beauté". et il parle, donc, dans ce qui ressemble à du russe.

21.6.06

les barbies bougent

il faut bien comprendre que la piscine possède non seulement un bassin, découpé de façon aléatoire en lignes d'eau, mais aussi un vestiaire, séparé en deux sous-parties : hommes et femmes. en angleterre, dans la grande piscine de manchester, il n'y avait pas de séparation, mais de nombreuses cabines individuelles. cela choquerait le sens discriminatoire des français, qui préfère des zones unisexes collectives que des séparations dans la mixité. l'avantage indéniable de la collectivité sont les histoires dont on peut profiter autant que dans le bus par exemple. hier, une petite fille expliquait aux autres ses peurs d'enfant, et en particulier ses angoisses après avoir vu bouger une poupée dans sa chambre. une autre a embrayé et a décrit avec force gesticulations les efforts de ses barbies pour s'enfuir de la chambre, sautant pour atteindre la poignée de la porte. je ne m'étonne plus d'avoir toujours, dans ma jeunesse, refusé avec la plus grande énergie de jouer avec ces poupées aux formes faussement humaines dont je comprends maintenant qu'elles sont vicieusement possédées par un démon.

le bus ce matin, était un grand moment de la connerie rtmienne marseillaise, ne machons pas des mots qui méritent d'être utilisés à l'occasion. de nombreuses personnes attendant le 83 se font refouler vers l'arrêt de bus jean ballard, tandis que l'arrêt métro-vieux port est rendu inutilisable par une manifestation qui siffle joyeusement tel un arbitre de la fifa. une quinzaine nous étions, et les contrôleurs de la rtm, sus-citée detestable institution locale, étaient mobilisés pour nous informer des mouvements de bus et nous faire changer de lieu d'attente. le bus 83 en vue, tout le monde constate qu'il est arrêté à l'arrêt interdit du vieux port. nous nous concertons et demandons aux contrôleurs si nous pouvons attendre là ou si nous devons marcher quelques mètres pour le prendre, tant qu'il est arrêté. on nous assure que le bus ne nous oubliera pas. bien sûr il part sur son chemin habituel, refusant le petit détour que les piétons que nous sommes avions accepté de faire. nous maudisson l'abruti qui soi-disant n'obéit pas aux ordre. les contrôleurs qui se prétendaient désolés mais ricanaient dès qu'ils nous tournaient le dos ne méritaient même pas la salive du crachat que nous aurions dû, usagers insatisfaits, de concert, leur projeter au nez. finalement, encore cinq minutes d'attente, portant à 20, nous avons pu monter dans le véhicule dont le qualificatif de public n'oublie pas de se faire oublier.

un dame, au retour, ne s'assied pas car, dit-elle avec l'accent marseillais des prolos, elle a un epanchement de synovie de fatigue. et donc, si elle marche un peu longtemps puis plie le genou, elle ne peut plus le déplier. elle a à tout casser 55 ans. ça lui semble normal. moi ça m'inquiéterait.

20.6.06

les restaurants du panier

depuis le retour je constate que le panier a monté ses prix. forts de la circulation intense de touristes enthousiasmés par un soleil rotisseur, ils se sentent en droit de faire payer leurs plats surgelés à des 10 euros et n'en jetez plus. bien sûr certains au milieu offrent de la qualité, mais qui se révèle toujours douloureuse pour le douloureux. ce midi, un aventure supplémentaire nous a fait sursauté. un sandwich poulet mayonnaise d'est transformé en un sandwich à la "mayonnaise au goût de poulet". on peut à juste titre s'estimer trompé sur la marchandise.
et lorsque les frimas reviendront ils nous feront des sourires contris pour attirer notre bienveillant appétit. commerçants, apprenez à bien vous comporter.

19.6.06

nager

Pour des raisons diverses et fort mécaniques, je me retrouve interdite de nombreux sports que j'affectionne depuis quelques semaines longues et pénibles. je dois donc me tourner vers un sport que j'ai découvert sur le tard et qui n'est pas ma grande spécialité, mais dont je vois bien qu'il va m'éviter un amolissement global des tissus musculaires et un essoufflement global de mes bronches. je veux parler de la natation, dont on dit parfois qu'elle est bonne pour la santé.
j'ai donc renoué avec les bassins chauffés après plusieurs années d'absence. plusieurs constats : la nage, c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas, et ne voilà gaillardement enchantée de me farcir 40 aller-retours de bassin au milieu de mes correligionnaires itou courageux. deuxième point : la natation, à l'instar de l'aikido ou de la course à pieds (les seules pratiques régulières qui m'ont permis la fréquentation d'un nombre statistiquement significatif de bipèdes), ne rend pas moins con, voire même occasionne des situations d'autisme agressif hors de proportion.
sans me plaindre je signale qu'ainsi il existe une espèce très désagréable dans les bassins : le costaud qui fonce sans regarder. souvent, comme son nom l'indique, il est plus costaud que moi, ce qui ne veut pas forcément dire massif mais quand même suffisamment pour qu'une baffe reçue en court de battement de bras me fasse crier un"aie" de surprise et de douleur rageuse. ensuite, il est peu attentif. déployant un crawl souvent agréable à l'oeil tout autant que rapide, il ne se soucie guère des hannetons mal embouchés qui flotaillent autour de sa ligne de déplacement, et s'attend à ce que chacun s'écarte devant la vitesse de son avancée battante.
ne pas croire que cette personne nage forcément au plus haut niveau, sinon elle serait dans la ligne réservée aux clubs, où les participants vont environ deux fois plus vite que lui. il estime cependant que son déplacement est suffisamment important pour qu'il soit prioritaire sur celui des bouseux mollassons dont je suis une fière représentante. il peu par exemple foncer sciemment dans une personne qui fait du dos crawle, cognant sa tête dans la foulée du mouvement, pour expliquer ensuite qu'il est plus légitime que le pauvre péquenot qui vient de se boire une tasse de surprise. je cogne et je discute ensuite est sa philosophie.
sans vouloir exhiber un sexisme ravageur, je note que le monstre marin est en général de sexe mâle, les femelles efficaces se débrouillant, par pudeur, politesse, ou trouille de la baston, pour tracer une ligne qui évite les lents du bassin.
la psychologie du nageur n'a visiblement pas changé dans les dernières années et il s'agit principalement d'indentifier les horaires où les malotrus frimeurs évitent de se baquer.
ceci étant, je suis revenue au bout du oueb.

6.6.06

666

aujourd'hui, si j'ai bien compris, on nous prédit l'apocalypse car c'est le jour de la bête.
pour l'instant tout va bien.

samedi vers midi trente. un homme coiffé d'un panama promène un gros chien muselé. il boit une bouteille de bière en marchant, est vêtu d'un pantalon camouflage et sur son avant-bras droit on lit un tatouage "MARSEILLE".
je n'ai pas envie de lui parler.

ce matin une femme, les cheveux mouillés et l'air abattu, parle avec une autre femme, élégante et portant une serviette en cuir sous le bras. celle qui porte un tee-shirt bleu boit une bière en canette.

sur la canebière près de chez moi, tous les jours, un homme aux jambes malformées fait la manche. sa jambe est posée devant lui suivant un angle savamment désagréable à regarder.

samedi, je ramasse des emballages vides envolés de ma table vers le sol, et les voisins de la terrasse me regardent étrangement. je les accroche plus sûrement dans l'assiette nettoyée pour qu'ils résistent à la tentation du vent.

à toute heure, des mères promènent leurs enfants, des hommes s'adossent aux murs, des vieilles dames parlent dans les escaliers.

31.5.06

temps

le temps n'est pas aussi aimable qu'au japon. il va vite et je ne le vois pas. pourtant les heures de décalage ne veulent pas dire que le jour nippon est plus long de 7 unités.
l'ascenseur de la vieille charité. il est décoré de quelques grafitti(s) sans ampleur, car il attire une foule réduite. sa lenteur me laisse le loisir de me demander s'il va plus vite en montant ou en descendant. j'ai pris l'habitude de cet habitacle alors que ma jambe m'empêchait descente autant que montée. j'y entre encore parfois quand je sors par le bout lointain du laboratoire (car le couloir a deux portes). hier sans y penser j'y suis entrée et somnolait légèrement tandis qu'il effectuait son pachydermique trajet. finalement la porte s'est ouverte au rez-de-chaussée sur un mur. je commandais alors une ouverture au premier étage qui finit aussi sur un mur. je commençais à me demander si le décalage serait permanent à compter de cet instant, et si j'allais devoir tester la sonnette d'appel en qui ma confiance était bien limitée. je remontais au troisème pleine de curiosité. il m'a redéposée au lieu de mon départ. je suis sortie.
c'est un ascenseur plein d'humour que voilà.

30.5.06

changement d'humeur

il ne faut pas si longtemps pour redevenir marseillaise. ce qui dans le contexte se traduit par s'engrener avec tous ceux qui passent sur mon chemin sans se pousser assez vite. ce matin, noailles débordait de saleté, de palettes en cours de démantibulation, de corps humains debout et mouvants avançant visiblement avec but mais contrevenant à mon propre parcours. un type et sa palette envoie sans crier gare le plastique qu'il vient de couper vers l'arrière, c'est-à-dire la partie qui surplombe mon buste et que je protège vivement d'une main rageuse. je dis merci vous êtes très aimable en sortant mon regard de mitraillette. il s'excuse à la parisienne en postillonnant avec agressivité je suis désolé je l'ai pas fait exprès. je continue la noirceur du contact visuel et le grincement de voix en répetant merci vous assurez vachement vous. je continue en évitant les flaques.
c'est l'humeur et la vitesse d'énervement qui a changé, je le perçois au quotidien, quand j'engueule au second degré mon banquier postal qui m'oublie pendant plusieurs semaines, quand je me m'agace à regarder un type qui pisse sur une camionette plutôt que sur les arbres à côté, quand je me demande si je dois rayer avec ma clef les voitures posées délicatement devant ma porte d'entrée.
mais ici on peut passer des heures face à la sainte baume à ceuillir les cerises noires et sucrées d'un arbre qui ploie sous la pesanteur. il existe des lieux paisibles et protégés si l'on sait les trouver.