19.6.06

nager

Pour des raisons diverses et fort mécaniques, je me retrouve interdite de nombreux sports que j'affectionne depuis quelques semaines longues et pénibles. je dois donc me tourner vers un sport que j'ai découvert sur le tard et qui n'est pas ma grande spécialité, mais dont je vois bien qu'il va m'éviter un amolissement global des tissus musculaires et un essoufflement global de mes bronches. je veux parler de la natation, dont on dit parfois qu'elle est bonne pour la santé.
j'ai donc renoué avec les bassins chauffés après plusieurs années d'absence. plusieurs constats : la nage, c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas, et ne voilà gaillardement enchantée de me farcir 40 aller-retours de bassin au milieu de mes correligionnaires itou courageux. deuxième point : la natation, à l'instar de l'aikido ou de la course à pieds (les seules pratiques régulières qui m'ont permis la fréquentation d'un nombre statistiquement significatif de bipèdes), ne rend pas moins con, voire même occasionne des situations d'autisme agressif hors de proportion.
sans me plaindre je signale qu'ainsi il existe une espèce très désagréable dans les bassins : le costaud qui fonce sans regarder. souvent, comme son nom l'indique, il est plus costaud que moi, ce qui ne veut pas forcément dire massif mais quand même suffisamment pour qu'une baffe reçue en court de battement de bras me fasse crier un"aie" de surprise et de douleur rageuse. ensuite, il est peu attentif. déployant un crawl souvent agréable à l'oeil tout autant que rapide, il ne se soucie guère des hannetons mal embouchés qui flotaillent autour de sa ligne de déplacement, et s'attend à ce que chacun s'écarte devant la vitesse de son avancée battante.
ne pas croire que cette personne nage forcément au plus haut niveau, sinon elle serait dans la ligne réservée aux clubs, où les participants vont environ deux fois plus vite que lui. il estime cependant que son déplacement est suffisamment important pour qu'il soit prioritaire sur celui des bouseux mollassons dont je suis une fière représentante. il peu par exemple foncer sciemment dans une personne qui fait du dos crawle, cognant sa tête dans la foulée du mouvement, pour expliquer ensuite qu'il est plus légitime que le pauvre péquenot qui vient de se boire une tasse de surprise. je cogne et je discute ensuite est sa philosophie.
sans vouloir exhiber un sexisme ravageur, je note que le monstre marin est en général de sexe mâle, les femelles efficaces se débrouillant, par pudeur, politesse, ou trouille de la baston, pour tracer une ligne qui évite les lents du bassin.
la psychologie du nageur n'a visiblement pas changé dans les dernières années et il s'agit principalement d'indentifier les horaires où les malotrus frimeurs évitent de se baquer.
ceci étant, je suis revenue au bout du oueb.

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