10.11.06

babel

il ne faut pas se promener à toute heure dans marseille, car le degré de présence racaillienne est suffisamment variable pour être souvent insupportable. mais une traversée vers midi moins le quart, par exemple, est l'occasion de voir des dizaines de personnes légèrement affamées, se dirigeant déjà vers un restaurant ou discutant du vin qu'ils vont déguster à midi. parfois il est difficile de comprendre ce qu'il se dit car les africains parlent une langue d'afrique, les maghrébin l'une des versions de l'arabe, les maçons du tramway portugais et on identifie par-ci par-là une langue romaine qui pourrait être le roumain. à quoi sert le français ? à faire communiquer le vieux maghrébin et le vieux d'afrique noir qui déambulent ensemble, chacun affublé d'un accent très personnel. ou encore en bas du passage de lorette, le chinois buriné qui donne un coup d'épaule faussement provocateur à un vieux à la peau mate du sud de l'europe, et qui après avoir tourné autour de son ami comme le capitiane haddock rencontrant son vieux camarade dans le secret de la licorne (ou le trésor de rackham lerouge) finit par lui lancer quelques blagues sur le passé.
tout cela dans une ambiance si détendue de mois de novembre printannier, que le nouveau mobilier urbain qui a été installé pour tester notre vigilance depuis de nombreux mois (trous, trottoirs mouvants, machines outils, barrières) ne provoque même plus d'agacement. à quoi bon avoir des rues sans labyrinthe, puisqu'elles sont l'occasion de se mêler les uns aux autres dans des évitements d'obstacles subtils.

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