29.5.07

mes tomates !!!

il y a moultes raisons pour se plaindre d'un climat à haute variabilité, et plus encore d'un vent décorneur qui siffle sur nos tête. on ne sait plus comment s'habiller. on ne peut pas sortir le petit. on a froid. la coupe de cheveux devient encore plus chaotique et malgré tous les efforts pour cacher sa punkitude, on se grille après quelques mètres dehors. on ne peut pas se baigner dans la grande bleue. si j'écoutais les discussions dans le métro plutôt que de lire murakami (haruki) je suis sûre que j'aurais encore plus de motifs de plainte à mon arc.
mais je veux vous parler de mes tomates. depuis que j'ai un "extérieur", ce qui à marseille désigne le balcon de 3 m² sur le cour lieutaud tout autant qu'un jardin de 60m² arboré, je me pique de faire pousser des machins verts qui ne bougent pas tout seuls. des plantes je veux dire. parfois verte et rouge (un rosier) ou verte et rose (un laurier rose). ma plante préférée, c'est mon tomatier et lui est encore vert et vert. je l'aime et il faut dire qu'il me le rend bien, il est grand est gracieux, et dès début mai il laissait poindre quelques petites tomates dont l'appétitivité promet d'augmenter lorsque la rougeur leur montera au nez. chaque jour je lui parle et je mets le nez de mon fils dedans pour qu'il apprenne l'odeur de la tomate (à l'instar de celle de la menthe, de la rose, du basilic, il s'en fout avec une grâce toute majestueuse). je l'arrose, aussi, car mon père désespéré par ma main bleue s'oblige à me rappeler chaque jour les préceptes de base de l'entretetien de nos amis à chlorophylle, auxquels je me soumets avec religiosite. par exemple je retire les gourmants de mes tomates, ces petites pousses qui s'érectent inutilement à l'intersection entre deux branches et pompent l'énergie de mon plant (à l'occasion, avançant avec sincérité dans mon apprentissage poussif, j'arrache par erreur des fleurs promises à devenir tomates et à l'avenir dorénavant compromis). par exemple je mets de l'engrais, ce dont je n'ai pas honte car les bacs de béton qui encadrent les racines de mes légumes en devenir protègent efficacement la nappe fréatique de surplus d'azote. je me bats également contre la calamité la plus odieuse, les escargots, d'autant plus insupportables qu'ils étaient il y a peu mes animaux préférés, et que leur infâme traîtrise s'est révélée récemment à moi, lorsque j'ai vu mes pousses de fleurs se ternir à quelques centimètres du sol avant de devenir paille puis humus. pour anecdote, les escargots finissent dans le jardin du nouveau voisin, celui qui fait des trous dans le mur avec sa perceuse à 9 heures le soir et dont je sais qu'il ne lira pas ce texte.
donc le vent.
ce mistral fou qui ne nous lache plus, le voilà qui s'amuse en plus à casser mes tomates. ce matin, je suis sortie avec le rafia sur le balcon, et j'ai passé dix minutes dans le froid tempéteux à rattacher mes gracieuses majestés à leur tuteur courageux. les deux branches principales étaient penchées en un angle aigu très inquiétant et l'une d'elles était presque cassée et je m'inquiète des problèmes de circulation de sève à venir.
lecteur, qu'en penses-tu ? mes tomates vont-elles encore s'épanouir ou ce coup du sort va-t-il agir sur leur moral et leur santé physique ? vais-je me régaler de rouges fruits gorgés du soleil de mon jardin ou aller au marché acheter des bouts de plastiques montés sous serre en hollande. le suspense est à son comble.
je te parle à toi, cher lecteur, car je connais ta solitude. plus seul encore que l'auteur face à la feuille blanche, tu sais que toi, seul lecteur de se blog perdu dans les limbes du oueb, tu es même oublié par l'auteur, qui passe le plus clair de son temps à mater fièvresement les épisodes de touenti for (24) deuxième saison et qui oublie presque ses tomates et sa communication avec le monde pour s'intéresser au sort de jack bauer du ctu.
maintenant, j'ai dis tout le mal que le vent pouvait inspirer, je veux me plaindre de mon mec. sur d'autres blogs, je note qu'on se doit d'appeler son conjoint "doux chéri sucré", sans rigoler. le mien est un traître pire que les escargots sus-cités. ce matin, alors que je défendais au péril de ma vie mes jolies plantations, risquant à tout instant de m'envoler ou d'attraper une pneumonie qui me mènerait droit en enfer car je n'ai pas voté pour nicolas sarkozy, le voilà qui s'amuse à refermer la porte-fenêtre de la chambre qui claquait légèrement. du bout du balcon je n'entends rien car le vent furieux hurle à mes oreilles et qu'accrocher des tiges à un bout de bois demande à mes neurones matinaux une concentration extrême. je me suis donc retrouvée sur le balcon, enfermée dehors, grelottant, frappant à la porte, imaginant les deux lascars bien tranquillement en train de discuter en bas pendant que je suis coincée entre un yuka aux pointes agressives et des pucerons sauteurs.
finalement il m'entend cogner et vient ouvrir - riant sans honte, le bougre - en commentant "je disais justement à malo ta mère est gonflée elle a disparu, mais où elle est celle-là".
passons-nous de commentaire.
je vous tiendrai au courant de mes tomates et de la chasse aux escargots.

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