17.9.08

vexée

Je lisais hier le courrier international (ce qui aurait pu me faire passer pour bobo il y a quelques années mais maintenant que tout le monde a arrêté de le lire parmi mes voisins et amis, c'est plutôt la preuve que je suis has been) et j'ai vécu un instant de grave humiliation. Je commençais un article sur le rire. Ce n'est pas vraiment une nouveauté pour moi, mais il semble qu'on ait de nouveau démontré dans un laboratoire de psychologie quelconque que le rire a une fonction de cohésion sociale et n'exprime pas seulement une réaction face à un événement drôle. Exemples, protocoles précis, avec humains et singes, et autres démonstrations. Au début de l'article, la blague fameuse : "deux muffins sont dans un four. le premier dit "oh la la qu'est-ce qu'il fait chaud ici" et le second s'écrit "oh un muffin qui parle"". Alors tandis qu'un bout de moi formulait très distinctement dans ma tête "ouah, j'adore cette blague, elle est trop drôle", un autre bout de moi continuait à lire la bafouille du journaliste (car je suis multitâche, par exemple je peux regarder les chiffres et les lettres en épluchant les patates et en discutant au téléphone, faire la vaisselle en chantant à tue-tête sur un clip vidéo, et je ne parle pas de toutes les circonstances complexes où je peux en plus mâcher un chewing-gum) et ce scribouillard dont l'histoire a déjà oublié le nom déclarait alors "j'espère que vous n'avez pas ri à cette blague minable".
Ca m'a vraiment vexée et je me demande si on a le droit d'écrire des paroles d'aussi mauvais goût dans des journaux.

Vie marseillaise. Je ne sais pas si vous prenez le métro en ce moment, mais depuis six mois, dès que je prends un transport en commun, je tombe sur des contrôleurs. Il y en a de plusieurs sortes, avec des uniformes gris, bleus, blancs, très divers, mais on les reconnaît bien par leur déplacement en troupeau et l'ustensile de contrôle, une petite boite noire qu'on imagine gavée d'électronique, et qui leur sert à tester les tickets. Pendant toutes les années précédentes, j'avais rencontré des contrôleurs trois fois en tout et pour tout, je n'ai pas d'interprétation sur leur soudaine apparition dans l'espace public. Avec tout cet argent dépensé pour leurs salaires, on ne pourrait pas bêtement rendre les transports en commun gratuits ? Je dis ça sans avoir aucune information quantitative sur les deux plateaux de la balance que j'énonce ici.

Avec la grande exposition à la Vieille Charité, on croise aussi plein de policiers en allant au travail. C'est pas que j'ai franchement un problème avec l'uniforme, mais presque, alors d'en voir partout dans la ville, ça me fatigue un peu. J'avais bien compris que c'est un choix politique contemporain, pas seulement de Celui-Qu'on-Ne-Peut-Pas-Nommer, mais qui s'étend à toutes les nations riches, mais est-ce une bonne façon de décorer les rues ?

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