23.1.07

les génériques

il n'y a rien de plus fascinant que cette nouvelle règle (loi, règle, que sais-je ?) qui impose à tout acheteur de médicaments de prendre le générique pour ne pas avoir à payer. déjà, je ne suis pas sûre d'avoir bien compris, de mon oreille vague, s'il s'agit de ne avoir droit au tiers payant ou de ne pas avoir droit à un remboursement si l'on refuse le générique. j'ai entendu le discours dans trois pharmacies différentes et je n'ai toujours pas les idées claires. c'est une règle pour laquelle on peut donc attendre un fonctionnement efficace, déjà. ensuite, j'ai beaucoup apprécié certaines situations dans mes géronto-pharmacies. puisque j'ai changé de quartier, j'ai changé de public et je profite de l'achat des dizaines de boites des quelques clients qui me précèdent. d'où le plaisir de voir un monsieur d'un âge honorable (suffisamment pour qu'il prenne un air gêné quand la pharmacienne lui a souhaité bon anniversaire après avoir regardé sa carte vitale) accumuler les boites de "médicaments - qui - sont - les - mêmes - qu'avant- mais - n'ont - plus - le - même - nom". ils ont aussi incidemment changé de couleur et de forme à l'intérieur de la boite. la pharmacienne, très gentille, a perdu 5 minutes de notre temps collectif à écrire le nom de l'ancien produit sur le nouveau générique. elle n'a pas rajouté la posologie car ce monsieur-là était plutôt vaillant encore, et bien éveillé. le lendemain, même topo avec une dame beaucoup plus jeune qui achète du lexomil pour sa mère et se demande comment elle va lui faire avaler cette molécule tombée dans le domaine public. quand on sait combien les habitudes des octogénaires moyens sont faciles à changer, je soupçonne la sécu d'avoir lancé avec ce système une opération de grande envergure d'intoxication médicamenteuse auprès des populations les plus fragiles. l'erreur sera très humaine.

sinon, à l'autre bout de la chaîne temporelle, je saisis dans le hall d'immeuble un petit deal intergénérationnel. la grand-mère : alors tu manges une feuille de salade. la petite : bon... alors... non... plutôt la tomate. la grand-mère : comme tu veux, mais tu manges au moins un légume. la petite : d'accord, mais après tu me changes l'assiette.
la contamination alimentaire par les tomates est un problème avec lequel l'homme du futur ne plaisantera pas.