23.1.07

l'orage

comme pour me tirer d'une torpeur à la spirale descendante, les éléments se sont déchaînés pour apporter un peu de fraîcheur dans une atmosphère d'hiver pathologiquement bouillante. la pluie a crépité, et a révéillé en moi des souvenirs éteints depuis des mois. l'orage a tonné et la lumière de l'éclair, presque simultanée de l'énorme craquement à la puissance manifeste, a éclairé mon visage blême. au petit matin, tout est fini. les oiseaux chantent de nouveau dans nos arbres citadins. presque, si j'osais, j'attriburais ma mauvaise humeur de la veille à la montée du statisme électrique, à la concentration en charge des nuages.
dans mon immeuble, je rencontre enfin la voisine, chargée d'un tout petit bébé sur les bras. nous avons empêché le nourrisson de roupiller en construisant vaillamment une commode ikea bleue, de celles qui demandent qu'on leur tape sur les fesses à coup de clous pour tenir fortement. alors je m'excuse, et je découvre avec plaisir qu'elle aussi est un être civilisé qui accepte de discuter de notre bavure sans animosité et avec un grand sens du pardon, teinté d'une capacité de verbaliser des prévisions raisonnables pour d'autres occasions. nous avons élu domicile dans un batiment où les 102 appartements contiennent des humains qui se disent bonjour et communiquent des informations quand ils se croisent. étrange aventure dans une grande ville moderne. déménagement chez les riches dans un immense appartement et achat de meubles est une grande première pour moi. je jubile, en quelque sorte. mais une fois la première excitation passée, je me rends compte que ma tension a monté, et que je dois une fois de plus me coucher pour me reposer. concept.