21.2.07

lectures

je suis dans du japonais jusqu'au nez.
mais comme je suis encore ignare, je lis en français du japonais. ça ne donne pas toujours de très bons résultats.
après m'être enfoncée avec un grand plaisir mélé d'un effroi glacé dans "le musée du silence" de yoko ogawa où une fois de plus la littérature japonaise m'a semblée capable de s'approcher d'un univers que je qualifie de kafkaien principalement parce que les angoisses que les histoires génèrent chez moi sont équivalente en lisant les diverses oeuvres, j'ai fait une petite erreur. j'ai acheté le "premier livre de science-fiction japonais traduit en français", "la submersion du japon", qui a été adapté en film, et est semble-t-il très connu. on peut dire déjà que la traduction sur laquelle je suis tombée est de l'ordre de la purée de patate froide mélangée à de la crème fraiche avariée. c'est loin du délice. et puis pous de la science fiction, c'est singulier. on nous raconte l'histoire de la disparition du japon à cause d'une grande catastrophe naturelle : un trou qui apparaît au fond de la mer et happe le beau pays, habitants et capital culturel inclus. l'histoire est donc découpée en plusieurs actes où les acteurs principaux doivent d'abord trouver de l'argent pour continuer leurs recherche, puis convaincre le gouvernement, puis cacher les résultats pour éviter la panique, puis planifier le départ des japonais dans d'autres pays à grand coup de négociations diplomatiques et investissements dans des bateaux, pour que finalement un des héros soit à deux doigts de mourir alors qu'il se sacrifie pour sauver le plus de vies humaines. au milieu on trouve un milliardaire un peu trouble, un premier ministre qui prend le risque de gâcher sa carrière, et divers scientifiques plus ou moins intelligents.
ce qui agace dans cette lecture, c'est principalement la fadeur de la narration des événements, très linéaire et quasi journalistique, avec en parallèle les pensées et points de vue des personnages développés dans des parenthèses (physiquement, des vraies parenthèses au milieu de l'hisoitre) qui nous dévoilent leurs pensées. on est donc bien dans une approche à la japonaise comme décrite par un de mes profs de nippon : le point de vue de ceux qui vivent ce qui se passe est le plus important. ici, ça nous ralentit encore plus l'histoire qui devient une anticipation poussive. on retrouve sankukai, en gros, pour ceux qui se souviennent avec plaisir de la nullité des monstres en carton mal ajusté.
à côté de ça, le musée du silence avec un muséographe paumé qui doit organise la collection d'objets subtilisés à des morts depuis des années d'une vieille grincheuse dont on ne sait rien mais qui s'entoure d'attributs mystérieux (une jeune fille adoptée, un jardinier assassin) semble un chef d'oeuvre de la littérature internationale.
mais heureusement pour rattraper le mauvais goût, je me suis laissée tentée par la bédé primée comme meilleur album à angoulême, "non non bah" de shigeru , et ça c'est de la balle pur jus.
comme on a compris, l'éducation d'un nourrisson (noter que je n'ai pas dit "l'élevage") laisse des plages de lectures fabuleuses, puisqu'il faut secouer le lit, garder aux bras, donner la tétée, autant de moments privilégiés où la mère finit par convaincre son bambin qu'elle a bien le droit de faire autre chose en même temps qu'elle pouponne.
je fais néanmoins très court et retourne finir "lolita", sur lequel il n'y a rien à dire puisque tout le monde l'a lu.

No comments: