30.7.08

un temps de fric

il est intéressant d'écouter les discussions dans la rue, parfois. d'autres fois, ce sont les conversations qui s'imposent à nous et qui sont plutôt fatigantes. nous avons un jardin. une courette pour être plus précise. celle-ci donne sur une allée bordée de végétation, dont elle est séparée par des canisses, et qui donne elle-même sur la rue. et il arrive souvent que des groupes de citadins, qu'on suppose sans jardin individuel, viennent dans notre allée déambuler. il y a quelques temps, un type charmant était assis devant le bassin aux poissons (et à grenouille), lisant une bande dessinée, pendant qu'un bambin ronflait dans sa poussette. il m'a dit habiter à proximité et venir profiter des poissons et du calme avec son fils. parfois, des bandes de jeunes viennent s'installer là pour se bécoter, boire de la bière, fumer de l'illicite. ceux-ci sont un peu plus embêtants car ils choisissent des horaires nocturnes pour s'adonner à leurs vices, ce qui peut gêner dans le sommeil. ils se font en général virer à coups de pieds dans le derrière par une bonne âme de l'immeuble. enfin, une nouvelle catégorie de visiteur, plus clairement ancré dans la pure nuisance, a fait son apparition hier. le promeneur de chien à téléphone. le bonhomme, à la voie plutôt jeune mais pas tant que ça, ce qui indiquait qu'il s'agissait d'un abruti et pas un adolescent peu conscient de l'usage de l'espace sonore, faisait des aller-retours dans l'allée, parlant au téléphone sur des sujets outrageusement insipides, nous imposant même des erreurs de numéros absolument pathétiques. son principal sujet de conversation : le forfait millenium qu'il utilise fièrement et ses relations avec son opérateur de téléphone. pendant qu'il devisait gaiement et longuement (une bonne demi-heure de conversations enchaînées) en citant des sommes d'argent à toutes les phrases, il laissait son chien caguer là où nous passons tous les matins. apparemment, la tendance contemporaine de la vie sociale se résumait bien dans le comportement décrit ici : je vous chie dessus et je ne pense qu'à mon fric. vive les forces de dissolution sociale en marche.

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